01.09 : Septembre

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Overthink a Minute
3 min ⋅ 01/09/2025

Septembre débute sous l’orage. Il pleut comme vache qui pisse depuis ce matin. Rentrée pluvieuse, rentrée heureuse ? Je voulais écrire plus tôt. Plus longtemps. Je me suis laissée prendre dans mes tâches ménagères. Je voulais faire cette tarte, et puis je n’ai plus supporté le sol. J’ai l’impression de passer ma vie à passer l’aspi. Enfin. J’aurais peut-être du m’abstenir. Un oeuf avait passé un peu trop de temps dans sa boîte. J’ai cru vomir une bonne dizaine de fois. Aux grands remèdes, les grands maux : porte grande ouverte, parfum dans chaque recoin. Ça y est, ça sent à nouveau moi. Peut-être un peu trop. Définitivement, j’aurais seulement dû rentrer, et ficher mon cul dans le canapé, ordi sur les genoux. Mais je n’aurais pas cette odeur de parfum et de tarte se mêlant délicieusement. La finalité est la même : j’ai enfin le cul posé dans le canapé, l’ordi sur les genoux. Et j’écris. Tous les chemins mènent à Rome. 

Septembre. Pour la première fois depuis longtemps, cela sonne véritablement comme un nouveau départ. Pour la première fois depuis longtemps, chaque semaine est bien occupée. Pour la première fois depuis longtemps, septembre ne rime pas avec ermitage forcé. Pour la première fois, l’ermitage a commencé bien avant, et risque de se poursuivre quelque temps. Il y a des hauts, des bas. Des pauses surtout, un peu plus régulières. De temps à autre, un bon bain de foule, et je retourne me réfugier dans mon perchoir. Plus personne ne déambule dans le hameau. J’en suis sa seule et unique habitante. Ce n’est pas pour me déplaire. Il y a des moments, comme ce soir, où j’adore ça. La paix. Le calme. Le vide. D’autant plus quand j’entends certaines histoires. C’est dommage, j’ai dépassé mon quota de bitchage aujourd’hui. Je ne rentrerais donc pas dans les détails, et m’arrêterais à un simple constat : le vide est nécessaire. Bon d’accord, le constat n’est pas apparu complètement par magie. Il m’a été susurré à l’oreille, entre deux phrases qui se bousculaient au volant, en écoutant un podcast de Charles Pépin. J’ai de suite accroché parce qu’il faisait un parallèle musical avec une chanson de Renaud, légèrement connue : « Mistral Gagnant ». Bref, le sujet, c’était : « peut-on aimer la vie même si ? ». Sa théorie est de dire que la seule façon d’aimer la vie, c’est aussi d’en passer par de sales moments. Ce que dit Johnny, dans « l’Envie ». On notera mes splendides références musicales. 

J’avais conscience de tout ça, mais de l’entendre m’a fait un effet différent. Cette sensation étrange et délicieuse de découvrir quelque chose que je sais déjà. Bien évidemment, ça m’a fait réflechir. Réflexions qui, de fil en aiguille, m’en ont amené là. A ces quatre mots sur un clavier : le vide est nécessaire. Ça sonne mieux avec Goldman, Fiori, et un piano. Dans ce monde du toujours plus haut (Tina Arena), toujours plus loin, toujours plus vite, et jamais contents (ça, c’est Souchon), les montagnes russes, les turbulences sont devenues une banalité. Il parait d’ailleurs qu’avec le réchauffement climatique, il y en aura de plus en plus. J’en tremble d’avance. 

Je me suis habituée au rush, aux palpitations, à l’adrénaline, à l’imprévu, aux très très hauts, aux très très bas. Je me suis plongée dans la complaisance des extrêmes. Pensant que c’était la seule façon de vivre sa vie. Pour vivre, justement, et pas seulement faire acte de présence. Exactement comme en kite surf : un gros coup de barre à droite, un gros coup de barre à gauche, Zoz qui fonce la tête la première au fond de la mer. Mais, comme Ben disait : « sois plus douce, Brutus ». Braque à gauche, puis à droite pour sortir le cul de l’eau, mais avec un seul doigt. 

Alors j’apprends à faire plus doucement. A prendre mon temps. A accepter les moments de rien, parce qu’ils sont toujours peuplés de petits touts, même si on ne les perçoit pas au premier abord. Bénabar parle d’effet papillon. Maintenant que j’y pense, c’est aussi tout le sujet du livre que je lis actuellement. « Constellations » que ça s’appelle. J’adore ce mot, alors j’ai acheté le livre. Il porte sur toutes les petites coïncidences qui existent entre les 49 personnes décédées le 27 octobre 1949 dans le crash du « Constellation » aux Açores. Parmi les victimes, Marcel Cerdan, grand amour d’Edith Piaf. Le jour où j’ai débuté le livre, la Môme repassait sur Arte. Je me suis dit qu’il fallait que je le regarde à nouveau. Je me suis aussi dit qu’il fallait que je revoie « Aviator » parce que le constructeur du « Constellation » n’était autre qu’Howard Hughes. Cette intuition-là vient probablement davantage de mes hormones : Leonardo di Caprio y campe brillamment le rôle du milliardaire. 

Enfin, c’est la rentrée, et encore plus qu’en janvier, c’est le temps parfait pour prendre ses résolutions. Pour marquer le début de certains projets. Et si tu veux en discuter, j’ai fait une tarte.

Overthink a Minute

Par Zoé André