I’m back baby. Après quelques jours de syndrome pré-menstruel marqué par une envie latente et tendancieuse de déverser tout mon fiel sur toute personne assez malencontreuse pour croiser ma route, je réaffirme enfin ma joie de vivre. En toute fausse modestie, et par pure envie de montrer qu’effectivement, moi, j’ai la belle vie. Je plaisante, bien évidemment. Peu m’importe de me montrer, de m’exposer. La seule personne dont le regard puisse susciter un quelconque intérêt de ma part, je ne la croise qu’au détour des miroirs, quelques fenêtres, le rétroviseur. Peut-on tomber en amour de soi, tel Narcisse dans les eaux cristallines, Dorian Gray sous le pinceau de Basil Hallward ? Utopie, histoire d’un soir, ou véritable coup de foudre ? Dans la relation au soi, les généralités n’ont plus voix, s’amenuisent doucement. Tantôt toxique, parfois doucereux, trop faible, trop dur, pleurnichard, orgueilleux… Le Soi, omniscient, voit tout. Connait tout. Sait tout.  A rencontré toutes les personnalités qui nous peuplent. Préfère souvent en terrer certaines. Les mettre sous un voile, espérant que par un heureux coup du sort, elles finiront par cesser d’exister. Mieux encore, qu’elles n’aient jamais été. Effacer toute notion d’inconfortable. Eliminer tout ce qui dérange. Visible ou non, conscient ou inconscient, assumé ou rejeté, nos personnalités sont composées de part d’ombre, et de lumière, de caractéristiques qui nous plaisent et d’autres que l’on hait. De nos qualités et de nos défauts. Et pourtant, ce sont tous ces éléments qui font l’Un. Qui marquent toute notre authenticité. 

Plus de possibilité de l’éviter. Lui s’impose et s’expose. Brille de mille feux. Le 1. Le mois d’octobre, c’est l’énergie du Un, décuplé par le zéro. En montagne, c’est probablement l’un des plus beaux mois. Là où elle révèle toutes ses couleurs, brute et insolente. Du vert, du jaune, du rouge, le blanc, la profondeur bleutée du ciel. 1. Le début. Le renouveau. La puissance. La direction. La détermination. L’égoïsme. Peut-être bien les mots qui commencent par -in : individualité, intuition, indépendance, intolérance, intarissable, instable, incommodant. Même le son isole. Et pourtant… C’est dans ce panel d’émotions et de personnalités que se révèle toute l’ampleur de notre unicité. De notre unité. Toutes nos différences et contradictions homogénéisées pour faire de nous ce que nous sommes. 

En fait, l’énergie du 1, c’est l’énergie du grand tout réunifié. Au coeur du 1 se compte tous les chiffres, toutes les caractéristiques. Le un, c’est le lien. Le début, le trait d’union qui l’unit à la fin. Le 1, c’est le champ des possibles. Ce sont toutes les voies qui mènent au choix. Pour un nouveau début, une nouvelle histoire. Et dans un éternel recommencement. Peut-être est-ce pour cela que dans le monde entier, la fin octobre célèbre les morts. Dans plusieurs cultures, bien différentes, celtiques, sud-américaines, les anciens croyaient en un voile plus fin vers l’autre monde, qu’ils ont choisi de célébrer, autour de notre fin octobre actuelle. Un champ qui se ferme, un autre qui s’ouvre… Les deux qui se complètent. Le 1, comme lien. Octobre, comme un rite de passage. 

Alors imagine seulement les énergies du 11, et de novembre…