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Tu es allée bronzer cette après-midi. Tu voudrais te baigner. Tu ne peux pas. Pas vraiment : l’eau est très froide, il n’y a presque pas de fond. Il s’agit davantage de se tremper que de se baigner; C’était agréable, mais tu as envie de Sud. Etre ici te permet de réaliser qu’il y a les deux en toi : la montagne, et la mer. Tu aimes la mer. Le Sud. Ses odeurs. Ses lumières. Tu es heureuse d’y retourner. Tu ne l’aurais pas cru : après tout, l’été, il y a tellement de monde. Plus tu vieillis, plus tu as horreur de ça. Les couleurs du soir te manquent. L’eau salée. Cette ambiance de dolce farniente éternelle. La montagne porte un appel différent, plus dynamique. Elle pardonne moins la fainéantise. La mer est plus clémente. Plus gerbante parfois. Cela dépend de l’activité choisie. Et dans tout ça, tu te dis que c’est drôle quand même. A la question : « d’où viens-tu ? », tu disposes toujours de deux réponses, opposées et complémentaires. Tu as pris des deux. Dans un sens, ça fait partie de ton essence. Il te faut toujours un peu des deux. Il faut croire que ça s’est répercuté dans tous les domaines. Pour une même pièce, pas de préférence : un peu pile, un peu face. « Jamais content » dirait Souchon. Ce n’est pas vrai. Tu es contente. C’est juste qu’il te faut un peu de tout. Tu trouves ton équilibre dans l’exploration d’opposés complémentaires, simplement. Il suffit juste de le savoir. Et ça tombe bien : tu as la possibilité de pouvoir profiter des deux, comme tu l’entends.
Ça te fait te demander comment cette tendance va évoluer dans le temps. Si elle se poursuit, ce côté « tout vouloir » va encore s’accentuer. L’avantage, c’est que le monde actuel et à venir le permet, du moins professionnellement parlant : merci le Covid pour la démocratisation du télétravail. Mais ça va encore au-delà : auras-tu un jour envie de vivre les pieds dans le sable ? Trop tôt pour le savoir. Tu te verrais bien vivre un peu de tout, un peu partout. Tes enfants sous le bras, leur faire découvrir le monde, le vrai, pas seulement à travers le prisme étriqué de l’école. Un peu, oui, mais soyons honnête : l’école étrique. Encadre. Tu ne crois pas que les enfants devraient y passer la majeure partie de leur temps. Il leur faut voir autre chose, les reconnecter à cette formidable capacité de communication dont ils disposent, malgré la langue. A l’école, c’est toujours plus compliqué : des groupes se forment. L’enfant en subit la pression. Tu l’as subi, comme beaucoup d’autres. Tu entends certains amis s’en révolter pour leurs propres enfants. Non l’école n’est pas parfaite. Il n’existe pas de système magique. Il faut juste un peu de tout. Du moins, c’est comme ça que tu vois les choses. Tu te dis que tu aimerais bien essayer un jour. Enfin, tu crois. Jouer à la maîtresse IRL. Tu réapprendrais des choses au passage. Peut-être même que tu en apprendrais de nouvelles.
Mais tu vas loin. Tu te projettes trop. D’où vient cette manie de régler ton futur comme du papier à musique ? Tu vois bien que les choses ne finissent jamais par arriver comme tu le penses. Maintenant que tu as repris le pouvoir sur le cours de ta vie, ne retombe pas dans cette fausse manie du contrôle. L’école des enfants est bien le dernier de tes soucis. Il y a des jours où tu te dis que tu aimerais bien avoir ce problème. D’autres à l’inverse où tu réalises que tu devrais profiter de ta tranquillité actuelle. De n’avoir que la gestion de toi et toi-même. D’avoir la possibilité de prendre du recul sur les emmerdes de tes potes ou de ta famille, appliquant scrupuleusement l’un des 4 accords toltèques : « n’en fais pas une affaire personnelle ». Il vaut pour d’autres domaines. Enfin. Tu es entièrement libre d’être égocentrique. Plus le temps passe, plus tu as envie d’expérimenter autre chose. D’ajouter d’autres étoiles, et devenir constellation. Les Perséides actuelles t’inspirent des envolées lyriques astronomiques. Tant mieux. Tu aimes ancrer tes propos dans un temps relatif et mystérieux. D’ailleurs, il est l’heure d’aller les observer.