6.12 : Saint Nicolas

Joyeuse Saint-Nicolas ! Promis, l'année prochaine, je trouverais un meilleur cadeau qu'une introspection pérave rédigée à la va-vite. Mais bon, je me dis que des fois, on a besoin d'un coup de pied au cul. C'est mon mécanisme, mais ça peut aussi être le cas pour quelqu'un d'autre. Et si t'en as pas besoin, je t'envoie du LOVE 🫶🏻

Overthink a Minute
4 min ⋅ 06/12/2024

Aujourd’hui, c’est la Saint-Nicolas. Quand j’étais petite, Il y avait des cadeaux. Je t’en fais un. Une introspection. Légèrement violente. Léger. C’est parti d’une comptine d’enfants : 

« Saint-Nicolas, patron des écoliers, apporte-moi des bonbons dans mes petits souliers

Je serais sage comme une petite image 

J’irais à l’école apprendre à compter »

Dans mon cas, plus d’école, plus besoin d’apprendre à compter. Par contre, un vrai besoin d’apprendre à me discipliner. Putain je suis nulle en discipline de moi-même. C’est terrible. Ça fait maintenant 10 jours que je suis ici et tout mon rythme de travail a proprement explosé. Détruit au nom de l’amusement, du ski, et de la sociabilité. Et encore, sociabilité, j’exagère quelque peu. Il ne s’agit même pas de rencontrer de nouvelles personnes. Quoique, c’est pas vrai en fait. Je traine avec de nouvelles personnes. Plus âgées. Plus dans mon mood actuel de ski/tisane/soupe. Mais qui n’ont absolument aucun lien avec l’écriture ou une quelconque perspective dans ce domaine. Non pas que je me contraigne à ne fréquenter plus que des personnes s’approchant du milieu littéraire. Encore heureux. J’en perdrais toute relation à la réalité. Mais je suis plus occupée à me faire des copains et développer mes relations humaines qu’à écrire. Ce n’est pas grave en soi, mais j’en suis arrivée à un stade, où, en seulement 10 petits jours, j’ai un peu perdu de vue les objectifs, et où je dois du coup me recentrer. Rappelle toi, Zoz, la condition pour revenir ici. C’était pas de rentrer encore et toujours dans les mêmes schémas. On a dit nouveau départ, pas faire des tours de rond-point éternellement. T’imagines si dans Fast and Furious, ils ne faisaient que des tours de rond-point ? Paul Walker aurait été beaucoup moins sexy d’un coup. Le plus beau là-dedans, et ce dont je suis assez fière (il m’en faut pas beaucoup à ce stade), c’est que c’est une promesse avec moi-même. J’essaie d’éviter de faire des promesses à d’autres gens. Sinon c’est la merde. Je me sens uniquement contrainte par eux et je suis jamais capable de me poser des limites toute seule. Seulement, tout ce qu’on peut faire seule, ben, autant le faire seule. On peut se faire aider, certes, ou même encore mieux, juste soutenir, mais ça doit venir de soi. Voilà pour la leçon de gourou du jour. 

Bon, et puis soyons réalistes, les choses s’améliorent finalement, de saison en saison, même si j’ai parfois (souvent) l’impression que ça n’avance pas. Là où ça me prenait des saisons et même des années à me dire qu’il fallait que je bouge mon merveilleux petit cul, là ça m’a pris 10 jours. C’est quand même plutôt positif, non ? Même mon corps me le dit : j’arrive pas à respirer. En rando (j’avance pas un radis, mais là ça m’a gonflé d’avoir l’impression d’être Nemo habillé en Millet), en escalade encore tout à l’heure où j’arrive à me mordre les doigts parce que je suis en apnée (monter la corde, la clipser dans le bon sens, RESPIRER), et puis juste en stationnaire, avec le combo diaphragme/plexus solaire verrouillé. Là, on dit merci le yoga qui permet de très bien connaitre son corps, même quand on en fait de façon très limitée depuis quelques temps. Je devrais m’y remettre aussi bordel de merde. Putain voilà, ça y est, on rentre dans l’agressivité. C’est quand même dingue hein. Je suis obligée d’aller taper dans mes limites, de baisser fort fort fort en estime de moi-même, de m’énerver au possible pour me bouger, de prendre des chemins de traverses pour réaliser finalement qu’il s’agissait de détours. Je m’énerve. J’aimerais me secouer comme un prunier, sauf que si je le fais là, c’est comme si je dansais et ça perdrait de son intérêt, du coup. En fait, mon moteur, c’est la colère. La colère et le dégout de moi. Super. Le combo parfait. Il y a peut-être un moment où je pourrais trouver un autre système quand même. Ça me ferait économiser de l’énergie. Une énergie que je pourrais utiliser pour booster la créativité. Je dis ça, je dis rien. Il parait qu’en vieillissant, ça s’améliore. J’ai hâte d’être vieille certains jours. Juste pour avoir le courage d’éteindre le cerveau. J’aimerais même claquer des doigts, et me réveiller dans ma vie dans 10 ans je crois bien. J’aime pas la vingtaine.

Pauvre fille. Plains toi va. C’est super ce que tu fais. Tu te mets des objectifs et t’es même pas capable de te donner les moyens de tes rêves. Par contre pour se plaindre que c’est pas facile et gnagnagni et gnagnagna, là y’a du monde. Plus d’excuses. Plus de masturbation de cerveau. Avance. C’est comme si t’avais une brêle un peu compliquée. Tu vas pas râler pendant 20 ans sur le fait qu’elle avance pas un caramel, et qu’elle est toute cabossée. Cherche des solutions. Ou comme en droit. Tu passais pas ta vie à blâmer les clients de s’être mis dans la merde. Non. Tu cherchais des solutions. Des arrêts, pendant des heures et des heures, à lire en travers, à checker la date pour que ce soit suffisamment récent. Et ben voilà, même principe. Poncer le Legifrance de la créativité. Tiens ça c’est intéressant. De mêler Legifrance et la créativité dans la même phrase. C’est assez contradictoire. C’est complètement cheesy, une vraie vanne de juriste. Dieu merci j’ai arrêté le droit.

Voilà, le moteur repart. La voix méprisante de l’égo se calme pour celle, plus acerbe, du vrai moi comme dirait Lomepal. Enfin. Ça peut être un vrai connard celui-là quand il s’y met. - L’égo hein, pas Lomepal. Je ne le connais pas. - Un peu comme Clouzot à ses actrices. Sur le tournage de “la Vérité”, il prenait un malin plaisir à dire à Brigitte Bardot, sortant à peine de son accouchement, qu’elle était une mauvaise mère, qu’elle n’était qu’une fille légère, à l’instar de son personnage. Avec du recul, elle considère qu’il s’agit de son meilleur film. Ça voudrait dire qu’il faudrait écouter cette petite voix interne si dégradante ? Dans une certaine mesure peut-être. Mais pas tout le temps. Quand même. Je reste persuadée qu’un peu de douceur n’a jamais fait de mal à personne. C’est comme tout : faut un équilibre.

Tout ça pour ça. Pour cet éternel constat : l’équilibre. Faut que je ressorte mon plateau de proprioception. Je vais le faire maintenant d’ailleurs. A très vite !

Overthink a Minute

Par Zoé André