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Aujourd’hui, 27 mai 2025, j’ai (presque) 27 ans et demi, et je viens de me faire recaler d’un taf parce que je suis trop vieille. Petit coup pour l’ego. J’ai l’impression d’être une des ex de Di Caprio : 25 ans passés, bonne à jeter. J’avoue que je ne pensais pas vivre ce moment maintenant. Je me regarde dans le miroir : la poitrine joliment soulignée tenant encore et toujours par la force du Saint-Esprit, pas la moindre présence d’un cheveu blanc, quelques rides d’expression qui marquent l’alternance entre rire et stress. Non, je ne suis pas trop vieille. Petit check mental aussi. Après tout, l’âge n’est qu’une donnée factuelle. Un peu plus de mal à me positionner : ma personnalité oscille. Tantôt une enfant de 4 ans, espiègle, curieuse, capricieuse. Tantôt une femme de… à quel âge dispose-t’on du recul et la maturité nécessaires pour le bilan objectif d’une vie ? Vous voyez, l’âge n’est qu’un chiffre. Certains n’y arriveront jamais. Ou peut-être qu’on y arrive seulement en mourant. Il parait que notre vie défile devant nous. Quel instant plus parfait pour faire le bilan ?
Aujourd’hui, 27 mai 2025, j’ai (presque) 27 ans et demi, et je viens de me faire recaler d’un taf parce que je suis trop vieille. En fait, je m’en fous. De cette histoire d’âge. Ce n’est pas la raison qui importe, c’est plus le fait que ce boulot, je le voulais vraiment. J’avais vraiment envie d’intégrer cette entreprise. Ça avait l’air parfait sur le papier, dans le fonctionnement, dans la localisation, tout. Tant pis, une prochaine fois peut-être. Ils ne savent pas ce qu’ils loupent (ultime tentative d’un ego blessé). Ne reste qu’à continuer avec d’autres. C’est bête, je me serais bien vue déjà tout organisé la suite. Trouver un appartement dans une forêt, une cabane même, faire des visites, l’aménager, rencontrer les collègues, ne pas dormir la veille du premier jour, faire les premières boulettes. Ça m’aurait rassuré. Ça m’aurait occupé. Ça m’aurait mis un pied à l’étrier. Tant pis. Ce sera autre chose. Ça arrivera bien assez vite.
C’est assez drôle de se dire que ça m’aurait rassuré. A une époque, ça m’aurait complètement angoissé. Je me suis d’ailleurs fait la remarque hier, quand un copain m’a demandé ce que je comptais faire pour la suite. Lui répondre que j’étais désormais occupée pour les deux prochaines années m’a rendu fière. Fière et heureuse. Moi, éternel oiseau solitaire qui ne supportait pas l’idée de prévoir quelque chose, ne serait-ce que pour le week-end suivant, par peur de louper quelque chose de plus grand, je suis rassurée par le fait de m’être engagée dans une voie pour les deux prochaines années. S’il fallait un miracle, le voici. Miracle simple : j’ai seulement fini par faire un choix. Je ne sais pas s’il est bon ou mauvais. A vrai dire, ça ne rentre même pas en ligne de mire. Pour une fois, je n’ai pas envie de me demander si, en agissant ainsi, je perds du temps, j’en gagne, je me plante, je vais dans la bonne voie. Pour une fois, je fais seulement quelque chose parce que j’ai envie de le faire, et que ça me donne une direction, peu importe qu’elle soit bonne ou mauvaise. Pas d’attentes, pas d’espoirs. Seulement, une expérience. Une aventure. Et pour une fois, ça me sort du flou artistique qu’était ma vie depuis quelques années. Même si je ne connais pas les détails de la route. Je l’ai prise, et ça me rend heureuse. Fière. Je suis fière de moi. Heureuse d’en être arrivée là, malgré des années de stagnation, de ups and downs. J’ai du refaire une mise à jour, détruire certains schémas de pensées. Ce qui n’est jamais facile. Dans un sens, une petite mort. Pour mieux renaitre à ce sentiment de paix intérieure, petit phénix, que je n’échangerais pour rien au monde.
Alors oui. Je ne connais pas la suite. Je ne sais pas de quoi demain sera fait. Mais je n’ai plus peur de faire un choix, maintenant qu’il est fait. On verra bien ce qu’il apportera. Au moins, je n’erre plus. Je construis mon petit nid, au coeur de mon esprit, pour avoir toujours, toujours, ma maison avec moi. Vivement la version 3D.