Passion pour Nietzsche, épisode 228 : "C’est sa volonté que l’esprit veut à présent, c’est son propre monde que veut remporter celui qui est perdu au monde"
Enfin la maison. J’ouvre la porte, pose mes affaires, allume un feu, et me pose enfin. Ça fait du bien. Non pas qu’il se passe 10 000 choses actuellement, c’est plutôt Radio Auvergne, mais je suis crevée quand même. Certainement le fait que je dors très mal depuis quelques temps. Sur le coup, je me suis dit que c’était peut-être à cause de la pleine lune. C’est peut-être lié : il parait qu’elle remue pas mal celle-là. Mais bon, ça date déjà d’avant, et ça dure. Alors, je ne vais pas la blâmer de tout. Je me demande qui détermine qu’elle va plus remuer que les autres, et pour qui. Qui a un jour observé la lune, ses différentes positions, et comment cela pouvait nous affecter ? J’ai bien compris le concept que les mouvements lunaires affectaient l’eau, il n’y a qu’à voir les marées, et que comme l’humain est composé à 70% ou quelque chose comme ça d’eau, ils nous touchaient aussi, mais bon, pour l’eau, il s’agit de monter ou de descendre. Nous, on ne grandit pas, on ne monte pas, on ne descend pas. On subit juste.
On en a parlé au boulot aujourd’hui : une des filles disait qu’elle était Cancer, et que comme le signe était régi par la Lune, elle réagissait particulièrement à ses mouvements. Un autre a dit qu’il était Vierge, qu’il dormait mal. Ce qui semblait logique pour les autres parce que, tu comprends, c’est un signe d’eau. Bon why not, je suis Sagittaire, signe solaire et lunaire, ascendant Bélier, tu ne fais pas plus dans le feu que moi et pourtant, je ne dors pas non plus. Alors on en déduit quoi ? Que le trop plein d’eau a éteint le feu ? J’en ris là, comme ça, mais je crois à tout ça. Je crois effectivement que les mouvements des choses autour de nous, mus par une énergie inconnue, ou du moins que je ne connais pas ou ne comprends pas, peuvent m’affecter d’une quelconque façon. Mais je crois aussi que les généralités sont dangereuses, et que chacun est unique en son genre. Qu’il peut y avoir influence, mais qu’au fond, le libre arbitre est conservé. Ça, pour le coup, ça me rassure. C’est trop facile sinon de se trouver des excuses.
C’est comme les hormones. En tant que meuf, on discute souvent de nos hormones, ou plutôt de la façon dont elles sont contrôlées ou impactées, notamment par nos méthodes contraceptives. En l’occurence, j’en ai pas mal parlé ces derniers temps parce que j’ai eu une expérience assez étrange. Et en en discutant avec les unes et les autres, tu te dis :
C’est relou d’être une meuf franchement, les mecs n’ont pas ce genre de problèmes
A quel point ça peut prendre le dessus sur ma vie ? Ai-je encore le moindre sentiment de contrôle sur mes réactions, sur ma vie ?
Détends-toi, à un moment, c’est bien toi qui prends les décisions. Assume
Oui mais bon, si le jour où tu vires tout, tu changes légèrement de personnalité, c’est que, quand même, il y a un truc
C’est relou d’être une meuf bordel
C’est que des circonstances extérieures, aussi éloignées que les astres, et aussi proches que des hormones directement injectées dans nos petits corps frêles, commencent à prendre beaucoup trop de place dans le psyché. Quelle place lui reste-t’il ? Parce qu’il y a aussi les autres. Qu’on les connaisse ou non. Partout, tout le temps, on est influencé par les autres : sur nos téléphones, avec nos amis, nos familles, nos collègues, nos mecs ou meufs, toutes nos relations sociales, les morts, les vivants. Alors finalement, la question de ce soir, la voici : ne sommes-nous qu’une somme des influences autour de nous ? Où commence véritablement le libre-arbitre ? Existe-t’il vraiment ou n’est-ce qu’une illusion ?
J’avoue qu’en ce moment, j’ai décidé d’arrêter de croire que je pouvais contrôler quoi que ce soit, et me suis remise entièrement entre les mains du destin. Pour combien de temps ? Je n’en ai aucune idée. Je redeviendrais probablement très rapidement une control freak effrayée de son ombre. Ou peut-être pas. Qui le dira ? Pourtant, j’ajouterais et clôturerais ce post avec un constat, une nuance, issue d’Instagram : il nous montre le contenu qu’on a déjà recherché ou évoqué. Rien ne vient par hasard. C’est parce qu’on lui a donné une certaine direction qu’il nous propose de la suivre. Peut-être en va-t’il de même pour le reste…