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Pas de vent ce matin. Session kite annulée, parce que oui, j’ai progressé. Je fais même des water start. Que sur la gauche. Mais c’est un début. J’ai donc le temps d’écrire. Quelle vie. J’ai le temps de lire aussi. Je viens de terminer un roman, « les 7 mariages d’Edgar et Ludmilla » de Jean-Christophe Ruffin. J’ai adoré. Il évoque, à travers ces personnages, sa propre vie : marié 3 fois et divorcé 4 fois à la même femme. Je me demande quels sont leurs rapports maintenant. Il y a des gens comme ça, qui se suivent, envers et contre tout. Mais je ne développerais pas davantage : on ne sait jamais, si l’envie vous prenait de le lire.
Non, soyons sérieux un instant : il y a un sujet qui m’obsède depuis l’avion. Une certaine prise de conscience. Je n’aime pas faire comme tout le monde. C’est un fait. La prise de conscience vient d’autre part, de plus loin : c’est surtout que je cherche absolument à ne pas faire comme tout le monde. Même assez inconsciemment. Et ce tout le monde n’est pas nécessairement celui auquel vous pensez. Il ne s’agit pas de la globalité du monde, ni même de la moyenne des jeunes français de mon âge. Non, ce n’est pas comme tout le monde, dans ma réalité. Je suis issue d’un milieu saisonnier, cela signifie que je veux aller à contre-sens de cette réalité : vivre au gré des saisons, tout en ayant un base stable et sans faire un métier de saisons, par exemple. Partir surfer à l’intersaison, mais pas à Hossegor et plus à Imsouane non plus. Si c’est pour y croiser la moitié de la Savoie, à quoi bon ?
Mais la part essentielle de cette analyse, c’est que je veux aussi en faire partie (je n’ai jamais dit que j’étais la plus simple des personnalités). Nager à contre-courant suppose d’être dans la rivière. Ce n’est qu’à cette condition que l’on peut marquer son unité dans un grand tout. C’est donc tout un numéro d’équilibriste qui s’annonce. Heureusement que j’apprends à naviguer avec les vents. Et si je m’avance encore plus, c’est peut-être pour ça que j’aime autant cet endroit : à la croisée d’une mer et d’un océan, à la croisée de deux continents.