17.07 : main goal

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Overthink a Minute
3 min ⋅ 17/07/2025

J’aurais su à quoi ressemblait ma vie de femme posée… que je n’aurais pas bifurqué de chemin pour y arriver. Etonnant, non ? J’avoue qu’au début de ma réflexion, j’étais plus partie sur l’option contraire. Au cours de mes pensées, je me suis finalement dit que non. Non, non, non, comme dirait Mamily. Je n’aurais pas renoncé à mes diverses pérégrinations, par-delà les mers et les montagnes. Pas renoncé à tous les questionnements qui se sont présentés. Pas renoncé à toutes les personnes qui peuplent ma vie, ou qui ne la partagent plus. J’ai conscience que tout ce que j’ai fait m’a amené là où je suis actuellement, et c’est sans aucun doute ce qui me fait d’autant apprécier le présent. C’est ce qui a forgé mon envie, comme dirait Johnny. Ou ce qui m’a permis de me mener jusqu’à moi. A en apprécier toutes les parts, même celles que je préférais cachées. Dieu sait qu’il y a eu des moments compliqués, des choses que je n’avais pas du tout envie d’explorer. Paradoxalement, je crois que je ne me suis jamais sentie aussi libre et apaisée. Bien-sûr, il y a eu des instants volés, des instants de pureté intense où je faisais corps avec le reste du monde. Mais ces instants s’évanouissaient, aussi rapidement qu’ils étaient apparus, au fur et à mesure du temps. Peut-être qu’il en sera de même plus tard. Certainement. Mais, au moins, cette fois, j’avance. J’avance, et je crée ma vie. Pour de vrai. Je l’ancre matériellement. Et ça me fait un bien fou. Anxieuse de nature, j’avais besoin de stabiliser certaines parts de ma vie pour pouvoir m’aventurer dans d’autres. Se dessinent concrètement des projets, plus perturbés par l’inconnu, par le fait de ne pas savoir où je serais dans un mois, 6 mois, ou un an, par la pression des finances, par celle de ne pas être assez, de ne pas vivre à la hauteur de mon potentiel. Quelle connerie. 

Ce n’est pas que ce n’est plus là. Simplement, j’ai un port d’attache, et j’en avais besoin pour pouvoir m’élancer. Peut-être que ce sentiment n’est que passager, portée par les premières fois, et la mise en place d’une routine. Au début, c’est toujours fun : ah, ce soir, petit tour de vélo. Tiens, un chemin bifurque à droite : allez, je le prends. J’arrive dans des hameaux sublimes que je ne connais pas, découvre la maison de mes rêves. Oh, ce serait super d’avoir une maison comme ça un jour. Je vais faire un peu de yoga tous les matins, histoire de rester souple, à tous les niveaux. Et pourquoi pas un petit chalet d’alpage, pour écrire au calme, comme Rufin dans son refuge haut-savoyard. J’ai lu récemment son livre « les 7 mariages d’Edgar et Ludmilla », tirée de ses 3 mariages et 4 divorces successifs à la même femme. Intriguée, je me suis intéressée à sa vie. Il m’a inspiré : médecin, écrivain, grand sportif, rien ne lui semble hors d’accès. Pour moi, c’est parce qu’il avait des bases solides qu’il lui a été possible d’accéder à d’autres. Comme une conquête militaire, version Alexandre le Grand et pas tranchées de 1914-1918 : il faut gagner des batailles pour s’étendre. Mais je n’aurais jamais compris tout cela si je ne m’étais pas perdue en chemin. Si je ne m’étais pas épuisée. Si je n’avais pas fui à tout prix. Un peu comme le personnage du livre que je lis en ce moment : Siddhartha, d’Herman Hesse. Aussi bien que l’Alchimiste, soi-dit en passant.

Et puis, ce choix s’est présenté. Je suis fière de l’avoir fait. Encore plus de l’avoir fait pour moi, et par moi-même. Ça y est, j’ai accompli mon premier objectif de vie : être une femme indépendante. Un moment, j’ai douté que la réalisation de cet objectif puisse me rendre vraiment heureuse. J’avais tort : ça me remplit profondément. Comme un bon gros verre d’Hugo Spritz, et plus encore. Ça m’en fait sourire bêtement dans la rue, ne pas insulter de tous leurs morts les conducteurs pas habiles, aimer encore plus à peu près tout, qu’il s’agisse d’un animal, d’une plante ou les personnes autour de moi, pardonner Judas pour tous ses péchés (encore que celui-là, je m’en fous un peu). Ça me donne des rêves de grandeur plus ou moins grande : une autre voiture, des fringues, des voyages, un vélo, des spectacles, des maisons (je sais, je me répète), l’écriture (enfin !) de ce putain de bouquin, l’exploration d’un potentiel sportif incertain, et j’en passe. J’en passe et j’en passe, parce que maintenant que j’ai compris que les objectifs, ça s’atteignait, que c’était palpable, je me demande sincèrement ce que la vie va m’apporter. Ce que je vais bien pouvoir inventer à aller chercher. Ou juste à apprécier. Sur ce, je vais profiter du soleil. Besos. 

Overthink a Minute

Par Zoé André